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Le projet Argos : des robots autonomes sur les sites pétroliers

Une des missions de la R&D est de préparer les installations du futur, plus simples, plus légères et moins coûteuses, avec des visites de maintenance annuelles moins nombreuses. Le projet Next-Generation Facilities est l’illustration de cette démarche où sont conciliés réduction des coûts techniques, excellence opérationnelle et maintien de hauts standards HSE. La robotique de surface avec le projet ARGOS est une composante clé de nos futures architectures opérées sans présence humaine continue. Et pour cause : grâce à ses nombreux capteurs (caméras spectrales et infrarouges, détecteurs de gaz, ultrasons, etc.), le robot sera capable d'entendre ou de voir des fuites de gaz ou des points chauds (départs de feu). Il pourra aussi être déployé dans des opérations potentiellement dangereuses, telles que la recherche ou la confirmation de ces fuites afin de limiter au maximum l’exposition des opérateurs sur site. La sécurité sur site sera ainsi améliorée.

ARGOS

De l'expérimentation à l'industrialisation : valider la fiabilité de différentes fonctionnalités

Le Challenge ARGOS a été lancé fin 2013 afin de créer la première génération de robots de surface autonomes et ATEX (ATmosphères EXplosives), capables d’opérer sur nos sites. S’inscrivant dans une démarche d’open innovation, cette compétition a ainsi fait appel aux meilleures compétences externes, parfois éloignées de nos métiers, sachant que nos attentes en termes de fonctionnalités étaient nombreuses : être capable de détecter de manière autonome des anomalies par rapport à une situation standard connue (fuites, points chauds, obstacles, etc.) ; surveiller les paramètres du processus ; créer des cartes 3D ; évoluer sur tous les types de surface de l’installation, y compris descendre et monter les escaliers.

Pour autant, le Challenge ARGOS ne visait qu’à valider la faisabilité du concept. La viabilité au cours de nos opérations quotidiennes doit être encore confirmée. C’est pourquoi le prototype gagnant (version 0.0) a fait l’objet de recherches complémentaires, de conception et de programmation en partenariat avec TAUROB, société autrichienne spécialisée en robotique. Ce nouveau robot OGRIP version 1.0 (Offshore Ground Robotics Industrial Pilot) sera déployé en environnement industriel sur notre site des Shetlands.

Lancée en septembre 2019, cette première mondiale, qui bénéficie du soutien de l’OGTC (Oil & Gas Technology Centre à Aberdeen) va notamment permettre de tester ce robot qui sera désormais non plus dans les mains de ses développeurs, mais dans celles de nos exploitants, et ce, pour une période de 12 mois. Nous allons aussi expérimenter l’utilisation simultanée de plusieurs robots sur une même installation.

Le JIP (joint industry project) ARGOS : partager notre vision

Cette nouvelle technologie doit nécessairement s’accompagner d’une nouvelle philosophie opératoire sur nos sites industriels. Proposer un tel changement sur un prochain développement ne pourra donc être possible sans le soutien de nos partenaires. C’est pour partager cette vision commune, ainsi que les efforts de développement dans le domaine de la robotique de surface, que nous avons initié la création du JIP ARGOS, en partenariat avec EQUINOR et l’OGTC.

D’une durée prévue de sept ans, ce JIP sera divisé en phases de deux ans qui auront chacune la mission de délivrer une nouvelle version du robot dont la complexité ira croissant. Sa phase I visera le passage de la version 1.0 (robot OGRIP) à la version 2.0, pour délivrer le premier robot capable d’opérer une plateforme de têtes de puits. Ces robots seront équipés de batteries hautes performances spécialement conçues par SAFT et dont une première application spatiale est le Rover ExoMars 2020 (Rosalind Franklin).

 

Se doter d’un site de test robotique

N’ayant jusqu’à présent jamais exploité directement de robot de surface, nous montons également en compétence dans ce domaine. Avec un double objectif : être capable d’utiliser ces nouvelles technologies, tout en développant une expertise requise pour pouvoir définir les spécifications des futures versions de robots, mais aussi de nouvelles philosophies opérationnelles.

D’où la Plateforme de Développement robotique de l’EP de Lacq dans le Sud-Ouest de la France. Adossée à l’infrastructure TADI, cette surface de tests est optimisée pour la robotique. Opérationnelle depuis 2019, elle comprend une structure modulaire de six mètres de haut et quelques bancs d’essais, afin de tester les capacités des différents équipements depuis une salle de contrôle à distance.

TADI, vers la prévention digitale de l'accident majeur